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11 juillet 2008 5 11 /07 /juillet /2008 07:00
Huitième et dernière partie de la conférence. Sujet essentiel abordé par le Père Pascal Ide : la chasteté et la continence. Pourquoi et comment ce qui est considéré comme une entrave est en réalité une liberté pour la vie réussie d'un couple chrétien. Un conseil précieux : dans la rencontre avec votre promis ou votre promise, pour mieux discerner votre état d'esprit et le sien, voici une discussion de fond à évoquer tout de suite durant les premières conversations, surtout quand rien n'est certain entre vous. Bonne lecture !

 

 

Huitième partie :
"La grâce de Dieu est bien
plus forte que notre faiblesse"

 

"Je vais vous dire un petit mot important sur la distinction entre chasteté et continence.

 

Je sais bien qu’aujourd’hui, 95 % des couples concubinent, donc vivent ensemble. On sait aussi que les couples qui ont vécu ensemble ont une durée de vie qui est au minimum moitié moins que ceux qui n’ont pas vécu ensemble. Donc contrairement à ce qu’on peut croire, le fait de s’être « essayé », loin de solidifier le couple, le lien conjugal, au contraire le fragilise.

 

En l’occurrence, les raisons pour lesquelles tout à coup le couple qui vit ensemble va se marier, sont des raisons tellement contingentes que le lien n’est pas très solide. Et comme il n’y a pas d’engagement formel pendant des années, en fait, il y a toujours une porte de sortie qui fait que la volonté ne s’est jamais totalement tournée vers l’autre.

 

Mais je ne parle pas que du couple qui vit ensemble. Je parle aussi de la décision délicate et tellement intime des relations sexuelles avant le mariage. On le sait, l’Eglise elle-même estime que ces relations sont faites pour le mariage, au point même que Jean-Paul II a cette très belle expression, il ne parle pas de relations sexuelles, il parle de relation conjugale.

 

Soyons concrets : il y a quatre grands gestes dans l’amour.

 

Le premier geste : embrasser, ouvrir ses bras pour envelopper l’autre d’amour. Il y a le baiser, le baiser qui est un geste très intime par lequel je rencontre l’autre et par lequel j’échange mon souffle avec l’autre, dans ce qui habite l’intérieur de mon corps. La caresse, qui est un geste encore plus intime, par lequel, ce que disait Paul Valéry : « Je vais comme faire fleurir la chair de l’autre et le révéler à son propre être, par son corps. » Et l’acte ultime qu’est la pénétration par lequel deux êtres sont unis au plus intime d’eux-mêmes et peuvent dans leur amour donner la vie.

 

Quatre gestes admirables et quatre gestes qui pour autant sont ambivalents. Je peux embrasser quelqu’un et l’étouffer, je peux avec un baiser trahir, comme Judas, je peux avec une caresse séduire l’autre ou finalement ne chercher que mon désir et on sait combien malheureusement cet acte qu’est le viol est un acte par lequel je ne peux que me chercher moi-même voire faire violence à l’autre. Et si l’acte sexuel n’est pas anodin comme on le dit parfois aujourd’hui, comment se fait-il que le viol soit aussi puissant ? Si donc ces actes si beaux par lequel notre corps s’engage vis-à-vis de l’autre, sont aussi ambivalents, c’est donc qu’ils ne suffisent pas pour donner eux-mêmes pour donner sens à la relation.

 

C’est donc qu’il est nécessaire qu’il y ait une parole qui en signifie le sens, qui dit à l’autre : « Lorsque je te prends dans mes bras c’est parce que je t’aime et parce que je veux ton bien. » Et ainsi pour les trois autres gestes. Vous comprenez bien que cette parole-là elle doit dans le cœur précéder les gestes physiques c’est tout simplement ça que notre saint Père a voulu, dans son immense sagesse nous rappelle, c’est que avant de donner son corps, il faut donner son cœur. Sinon, on fait mentir son corps. Et à ce moment-là c’est notre être lui-même qui se prive.

 

Et le geste qui est l’union des deux corps suppose l’union intime des deux volontés qui seront véritablement unies que lorsque par un consentement irréversible je décide de me donner à l’autre. Bien sûr que la plupart des personnes qui ont des relations physiques le font parce qu’elles s’aiment, mais quel est cet amour ? Est-ce que c’est le véritable amour ? Le don irréversible ? Si cet amour est irréversible, pourquoi donc ne s’engagent-elles pas ? De cet engagement avec la force même que Dieu donne dans le sacrement de mariage.

 

Et donc nous dit Jean-Paul II, si l’Eglise tient tellement contre vents et marées surtout aujourd’hui à cet immense cadeau qui est d’avoir une relation conjugale dans le sacrement de mariage, après le mariage lui-même, après l’échange des consentements, c’est qu’elle tient à cette profonde unité du corps et de l’âme. J’ai bien conscience que dans toute société hyper érotisée d’aujourd’hui, c’est un véritable défi, mais je crois bien aussi que la grâce de Dieu est bien plus forte que notre faiblesse. Et comme disait le curé d’Ars, finalement, dans nos combats, comme dans le sacrifice, ce qui coûte le plus c’est le premier geste.

 

Ce sacrement de mariage c’est la seule réalité des sept sacrements qui soit d’abord naturelle. Cela signifie que c’est d’abord une réalité très humaine, sur laquelle Dieu vient et en même temps une réalité extraordinairement spirituelle.

 

Un prêtre qui voulait expliquer le mariage disait : Un jour le bon Dieu se demanda : « Comment Je vais faire pour montrer aux hommes que Je les aime ? C’est vrai que la création est admirable, c’est vrai qu’il y a la Vierge Marie, il y a les sacrements, il y a surtout le Christ, c’est quand même immense tout ça. Ah, il faudrait que Je dépose dans la création quelque chose de l’amour que J’ai moi pour ces créatures. Il faudrait que ces créatures que j’ai mises dans le monde voient de quel amour Je les aime. Ah! J’ai trouvé, J’ai trouvé! Je vais mettre entre l’homme et la femme l’amour qu’il y a entre Dieu et moi. » Et ce jour-là Dieu inventa le mariage."

 

Conférence du Père Pascal Ide, Forum de l’Amour du 29 janvier 2005.

Sources : http://www.generationjpii.org/article775.html et http://www.forumdelamour.com/

 

Première partie : "Être soi-même pour rencontrer son promis ou sa promise"
Deuxième partie : "Se donner, ce n’est pas s’immoler"
Troisième partie : "Ces petites délicatesses qui font justement tout le secret de l’amour"
Quatrième partie : "Il y a besoin de prendre du temps pour se connaître l’un l’autre"
Cinquième partie : "Le courage, c’est d’affronter la peur"
Sixième partie : "Dieu nous a créés libres"
Septième partie : "C’est le premier signe important : la parole sans ambiguïtés"

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  • : Célibataires chrétiens: en route vers le Mariage
  • : Ce blog apporte du sens sur la question du célibat des chrétiens/chrétiennes qui ont vocation à se marier religieusement et à fonder une famille chrétienne. Le blog répertorie les sites, les documents, propose la découverte de témoignages vécus sur le célibat chrétien non-consacré et apporte son grain de sel (de la Terre) sur cette question ô combien délicate. Frères et Soeurs, nous sommes plusieurs à vivre ce chemin de Vie qui nous fait franchir les difficultés pour mener au bonheur.
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