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28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 07:00

Le sujet de la chasteté dans le couple chrétien est incontournable. Pour les lecteurs et lectrices du blog qui confond avec hâte chasteté et continence, nous leur suggérons d'approfondir ce thème de toute urgence. Une telle méprise entraîne des choix hasardeux et conduit à l'échec certain. Pour être chaste, encore est-il besoin de s'informer sur cette vertu qui ouvre la porte au bonheur conjugal. Pour résumer, la chasteté a trait au respect mutuel entre les époux. Bonne lecture!


« Être époux, être épouse :

fonder la relation et la vivre à tous les âges de la vie » (3e partie)

Module diocésain de formation, saint Jean-Baptiste de la Salle, 27 novembre 2010
par le Père Jacques de Longeaux
Texte intégral
Document préparatoire en pdf (lecture recommandée)
Source : http://www.paris.catholique.fr

3. Un amour qui enveloppe le bien de toute la personne

Encore faut-il s’entendre sur ce qu’est cet amour conjugal. J’en viens à cette expression de Gaudium et Spes (49 §1) que j’ai citée en commençant : L’amour conjugal « enveloppe le bien de toute la personne ». « Toute la personne » : qu’est-ce à dire ? Loin de toute vision dualiste qui oppose le corps et l’âme, ou encore la liberté à la nature, l’Église tire de sa réflexion sur la Parole de Dieu et sur les données de l’expérience, une vision unifiée de la personne : l’homme est un de corps et d’âme (GS 14 § 1). Le bien de la personne toute entière est donc à la fois corporel et spirituel. L’amour conjugal intègre toutes les dimensions de la personne.

La dimension physique tout d’abord. L’amour conjugal et lui seul comporte une dimension sexuelle. L’Église, contrairement à ce que l’on lit parfois, n’est pas hostile à la sexualité. Mais elle estime que la sexualité n’atteint sa pleine valeur humaine et éthique qu’intégrée à un véritable engagement d’amour ; dans le cas de l’amour conjugal, au don personnel mutuel d’un homme et d’une femme. J’ai employé un verbe qui nous donne une des clefs de l’enseignement de l’Église : « intégrer ».

Là où notre société s’acharne à dissocier les différentes dimensions de l’amour, l’Église propose une vision intégrée. L’Église n’est pas « contre » le plaisir, mais elle met en garde contre le plaisir recherché pour lui-même, en dehors de la relation et en dehors de l’engagement. Nous savons bien qu’un mariage fondé uniquement sur l’attrait physique ne peut pas durer. L’attrait seulement physique n’est pas l’amour conjugal. Mais l’amour conjugal intègre l’attrait physique. Une difficulté sur ce plan – et l’on sait qu’elles sont nombreuses – est un obstacle que les époux doivent sérieusement considérer, dont ils doivent parler, car il met en danger leur relation. La sexualité est appelée à être intégrée, tant bien que mal, à la relation de personne à personne. Une sexualité chaste favorise l’amour. Elle est l’expression, la célébration corporelle de l’amour conjugal.

Nous avons une affectivité. C’est le niveau du sentiment amoureux, auquel beaucoup identifient purement et simplement l’amour. L’état amoureux est exalté, chanté, décrit, exploré sans relâche. Il semblerait qu’il n’y ait pas d’autre moyen d’être heureux que d’être amoureux (d’où la difficulté à comprendre et à accepter l’engagement dans la vie consacrée, où l’on renonce à la vie amoureuse, du moins à ce niveau).

La passion amoureuse, qui semble saisir les individus malgré eux, qui les aveugle, et qui a partie liée avec la mort, est à la fois admirée et redoutée. Mais le sentiment amoureux, lui, est devenu le vrai dieu de notre époque. Il n’y a de mariage que mariage d’amour. Et lorsqu’il n’y a plus d’amour – entendons ici le sentiment amoureux – il faudrait se séparer – c’est presque devenu une norme sociale – pour ne pas être malheureux, ni hypocrite (je me souviens qu’un jour, dans le train, alors que je lisais dans le Concile Vatican II le passage où le mariage est défini comme une « communion intime de vie et d’amour » (Gaudium et Spes 48), ma voisine, fort intéressée par ma lecture, s’est penchée sur mon épaule et m’a dit : « voyez, s’il n’y a plus d’amour, il n’y a plus de mariage ». Je lui ai alors suggéré de lire ce qui était dit après sur le véritable amour conjugal !)

On identifie l’amour avec le sentiment amoureux. Or, si le véritable amour conjugal intègre le sentiment amoureux (la dimension affective, la tendresse), il ne s’y limite pourtant pas. Comprenez-moi bien : il est bon que, désormais, les mariages soient des mariages d’amour. J’ajoute qu’il est essentiel que les époux veillent tout au long de leur vie conjugale à la qualité de leur relation, pour ne pas devenir progressivement des étrangers vivant côte à côte.

D’où la nécessité vitale de se garder du temps pour tous les deux, de demeurer époux alors que l’on est devenu parents. Consacrez à votre couple et à vos enfants ce que vous avez de plus précieux parce que c’est ce qu’il y a de plus rare : du temps. Non pas pour régler des comptes, mais pour goûter la joie d’être ensemble.

Les rythmes professionnels (et les difficultés de la vie professionnelle), les obligations familiales, rendent la chose difficile. Il faut savoir éteindre la télévision, l’ordinateur et le téléphone pour être tout entier présent à l’autre. Être tout entier présent à l’autre… N’est-ce pas cela aimer ? L’amour a besoin d’être nourri par l’attention à l’autre, la tendresse, les plaisirs partagés. Je pense à la cuisine par exemple ! (je m’empresse de préciser que ce ne sont pas seulement les femmes qui font la cuisine…). Toutes ces petites choses sont importantes et participent à la qualité de la relation conjugale.

 

Sommaire

1e partie : L'égale dignité personnelle de l'homme et de la femme

2e partie : L'alliance conjugale

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  • : Célibataires chrétiens: en route vers le Mariage
  • : Ce blog apporte du sens sur la question du célibat des chrétiens/chrétiennes qui ont vocation à se marier religieusement et à fonder une famille chrétienne. Le blog répertorie les sites, les documents, propose la découverte de témoignages vécus sur le célibat chrétien non-consacré et apporte son grain de sel (de la Terre) sur cette question ô combien délicate. Frères et Soeurs, nous sommes plusieurs à vivre ce chemin de Vie qui nous fait franchir les difficultés pour mener au bonheur.
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