[ Note de l'équipe du blog : Le cycle d'articles sur le couple chrétien devait démarrer fin janvier. Le pélé du Sacré-Coeur de Montmartre le 21 mars 2009 et l'annonce de nombreux événements pour célibataires nous ont obligé à reporter la publication à la fin mars. Une remarque : A trop se focaliser sur la rencontre, à être en recherche de son promis ou de sa promise, on en oublie l'essentiel : qui es-tu toi qui es en face de moi? Quelle est ta vie? Que partageons-nous dans la gratuité du don? Bonne route! ]
D'accord, la saint Valentin approche... Avant de se dire "Où est mon/ma valentin(e)?", il est temps de se pencher sur ce qu'est la vie de couple ;) Un dossier "Vivre heureux en couple" à lire et à relire, paru dans la revue "Il est vivant!", de la communauté de l'Emmanuel. Version intégrale disponible sur le site de la Pastorale familiale du diocèse de Digne. Sur le blog, nous publierons le dossier en huit extraits, une tradition du blog pour les sujets très denses. Bonne lecture! Cohabiter ou se marier ? (partie 1) par Myriam Terlinden
C’est un fait, confirmé par les statistiques : les cohabitations sont plus fragiles que les mariages, et ceux qui se marient après avoir cohabité divorcent deux fois plus que ceux qui n’ont pas cohabité. Les jeunes qui se préparent au mariage ont tous au moins une peur : le divorce. Un couple sur trois en province, un sur deux à Paris se séparent au bout de cinq années de mariage en moyenne. Le mariage semble alors soumis à l’épreuve du jeu : une chance sur deux ! Vivre en couple au 21e siècle, une sacrée aventure ?
Sans compter des tas de questions sur l’avenir : est-ce que nous aurons du travail ? comment son caractère va-t-il évoluer ? est-ce qu’il ou elle m’aimera toujours autant dans dix ans ? et s’il me laisse tomber ? autant de questions, de peurs, d’angoisses qui empêchent souvent l’engagement dans le mariage, voire même dans la vie de couple. Alors beaucoup préfèrent cohabiter pour ne pas prendre le risque de se tromper.
Pourtant le mariage, d’après les statistiques, donne un cadre en général plus solide, plus adéquat à l’amour, et plus propice à son développement à condition, bien entendu, de prendre le temps de préparer cette vie commune. Choisir la cohabitation, c’est choisir un amour fragile qui a peu de chances de durer.
On connaît tous la courbe de vie et de mort d’un produit. On pense que l’amour suit la même courbe. Or, c’est tout le contraire. L’homme et la femme sont les acteurs de l’amour, et la croissance de leur amour est entre leurs mains. L’amour a une contrainte : s’il ne s’épanouit, il s’attiédit. Vivre heureux en couple, non seulement c’est possible, mais c’est normal… Alors pourquoi tant d’échecs amoureux ? En analysant les points de fragilité de la cohabitation, nous avons essayé de dégager quelques questions de simple bon sens à se poser avant de se livrer à l’amour.
Question : Avons-nous choisi de vivre ensemble ? « Et si on se mettait ensemble, on verra bien ! » Ne se retrouve-t-on pas parfois ensemble par hasard ? On commence alors une vie commune non pas parce qu’on a décidé de le faire, mais parce qu’on n’a pas décidé de ne pas le faire. Plusieurs études montrent que la plupart de ces couples s’établissent progressivement dans un logement qui devient commun : le processus commence en passant épisodiquement une nuit ensemble, puis l’un amène de plus en plus d’effets personnels chez l’autre pour finalement, ne plus repartir. Le fait d’être amoureux est à l’origine de la relation, qui évolue suivant les sentiments. S’ils durent, tant mieux. S’ils meurent, tant pis. La mise en ménage, alors, n’est pas précédée d’une réflexion sur le pourquoi, le sens, le long terme ; et beaucoup se réveillent, un matin, en disant : « Je me suis trompé(e), ce n’est pas elle (lui) qui me convient . »
Réponse : Il est préférable de bien choisir l’homme ou la femme de sa vie !
Ne vaut-il pas mieux choisir son conjoint ? Ça paraît évident ! Et pourtant nombreux sont ceux qui se lancent dans la vie de couple uniquement conduits par la passion. Or il y a une différence fondamentale entre "être amoureux" et aimer. Le sentiment amoureux éveille en moi cet attrait, mais peut me tromper. Je dois prendre un temps suffisant pour connaître l’autre. Si je n’ai pas choisi de tomber amoureux, je peux décider de ce que je vais faire de ce sentiment. Est-ce que je vais, réellement, pouvoir construire une histoire d’amour durable, épanouissante, avec ce garçon ou cette fille dont je suis amoureux ? Sommes-nous en accord sur les aspirations profondes qui nous habitent ? Ce temps où nous allons réfléchir, mûrir, discerner est essentiel pour ne pas se tromper. Mais c’est un temps difficile, car il demande de maîtriser son désir. Généralement, les couples heureux ont pris ce temps de réflexion, pour s’assurer de leur choix.
Question : Quel est notre projet de couple ? Les cohabitations commencent de plus en plus tôt, à un âge où les jeunes n’ont pas encore vraiment décidé ce qu’ils voulaient faire de leur vie. À un moment donné, ils se rendent compte que leurs aspirations sont trop différentes pour être compatibles. Exemple typique : les étudiants, qui, amoureux fous, se mettent en ménage durant le temps de leurs études. À la remise des diplômes, problème : l’un veut se spécialiser à l’étranger, alors que l’autre ne veut pas quitter un job qu’il a eu du mal à trouver sur place. Que faire ? L’un veut des enfants tout de suite, l’autre pas. Que faire ? L’un veut se marier, l’autre pas. Que faire ? etc. Le plus souvent, ces divergences sur des questions essentielles de la vie provoquent la rupture, inattendue et douloureuse.
Réponse : Mieux vaut réfléchir avant sur ce que nous voulons vivre ensemble ! Le projet de couple est « l’orientation générale » que les conjoints vont donner à leur vie de couple : à deux, ils vont construire une histoire commune, fruit de leurs projets et de leurs rêves. Pour cela, il est indispensable que chacun ait d’abord un projet personnel : que vais-je faire de ma vie ? Quelles sont mes aspirations profondes ? Qu’est-ce qui est essentiel, prioritaire pour moi ? La famille, le travail, les enfants, mon hobby, mes amis ? Nos priorités sont-elles compatibles ? Non seulement maintenant, mais aussi à long terme ? Bien entendu, il n’est pas nécessaire et même possible de "tout" prévoir. La vie est suffisamment riche en imprévus et rebondissements pour mettre à mal les meilleurs projets. Mais que de drames évités si les amoureux prenaient le temps de vérifier que leurs grandes aspirations sont compatibles.
Source : "Vivre heureux en couple", Revue "
Il est vivant!",
n°194, mai 2003, communauté de l'Emmanuel.