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12 août 2009 3 12 /08 /août /2009 07:00
Voici un de ces articles sur le célibat qui donne envie de lire ailleurs. C'est même caricatural ("épaules voûtées, regard fermé, démarche lourde", le métier de Pauline la fatigue peut-être beaucoup, et non pas uniquement son célibat), parce que raser les murs... tout de même, c'est un peu poussé.  A priori, il s'agit du Centre Saint-Hugues de Biviers, qui jouxte le parc national des Alpes (à vérifier tout de même auprès des organisateurs) Au pèlerinage des célibataires du Sacré-Coeur de Montmartre, à Paris, les regards sont différents : on y voit de la foi, du partage, de l'amour et de l'espérance. Il en est de même à Sainte-Anne d'Auray et d'autres lieux de pèlerinages pour célibataires.
Entre les préjugés et la réalité, le ou la célibataire n'est pas toujours celui ou celle que les autres croient  Faire son plateau-repas pour soi-même, c'est certes pénible chaque soir. Justement, cela pousse à fortifier sa vocation au mariage Autre point, l'inquiétude palpable de la famille et/ou les interrogations dubitatives des amis génèrent des blocages plus que du partage.
Telle une montagne d'obstacles à franchir pour la rencontre, le mieux est d'en parler avec celles et ceux qui vivent la même situation. Vous sentirez le soulagement d'entendre quelqu'un exprimer ce que vous pensez, et vous dire en vous-mêmes : "Non, je ne suis pas seul !"

Conseil du jour : Donner une priorité à pérenniser vos nouvelles relations d'amitié, que ce soit avec des hommes ou avec des femmes. Enchaîner les rencontres sans maintenir un lien signifie une grand part d'égoïsme ou, pire, une volonté à être performant
dans votre quête sentimentale (blog profane avec un regard pertinent sur certains aspects de la vie). Halte à la performance! Dites oui à l'Amour de Dieu

Cas de conscience :
C'est parfois si dur d'être seul

Il arrive que nous éprouvions le sentiment que notre vie se dirige vers une impasse : encore célibataire, sans enfant, pas bien dans notre peau, sans grand avenir professionnel… Nous sommes tentés de nous dire alors : «Tout cela, c’est de ma faute». Sommes-nous bien justes avec nous-mêmes? En partenariat avec Croire aujourd'hui, la réponse du Père Claude Charvet, jésuite.

Pauline arrive à la session pour célibataires de 35-50 ans, épaules voûtées, regard fermé, démarche lourde. Elle a 39 ans, est professeur des écoles, avec une licence d’histoire. Elle est la seconde de la famille et elle a trois frères. Elle est heureuse dans sa classe, à l’aise avec les enfants de moyenne section : elle aime initier, éveiller les enfants à la nature, aux histoires qui donnent envie de grandir en s’appuyant sur ses parents, ses frères et soeurs, ses camarades…

Sa mère se fait du souci pour elle

Mais depuis quelque temps, quand elle sort de l’école, elle rase les murs, elle fuit les contacts, elle n’arrive plus à faire confiance ni aux autres ni à elle-même. Elle ne se supporte plus dans sa position de seule fille de la famille avec trois frères très sportifs, fanatiques de rugby, jouant en club, constamment en bande ludique au verbe fleuri... Depuis toujours, ils l’ont à la fois protégée comme leur petite soeur, mais ils ne lui laissent pas beaucoup d’espace pour qu’elle trouve sa façon d’être femme, de dire ses intuitions, d’avoir des amies à elle, a fortiori des camarades hommes non sportifs. Certes elle est la fille de la famille : son père est fier d’avoir une fille calme, attentionnée, sérieuse dans un métier stable. Sa mère se fait du souci pour elle car elle ne voit plus comment l’aider à sortir de son isolement, comment elle pourrait rencontrer enfin l’homme de sa vie. Pauline ne sait plus où elle en est : comme elle a un petit salaire, elle ne peut pas se payer des loisirs qui lui feraient rencontrer beaucoup de gens ; elle pense qu’elle n’est pas belle physiquement par rapport à ses belles-soeurs, elle n’a plus aucune assurance dans son identité de femme. Elle ne peut plus aller à une fête de famille sans que toutes les tantes posent la question de son célibat… et tous les cousins qui ont des enfants. Insupportable !
Les dernières occasions de rencontrer des hommes avec qui faire un bout de chemin ont été gâchées : trop de complexité chez celui-ci déclenchant une peur panique en elle, pas moyen de trouver du temps avec celui-là car son travail occupe toute la place, les propositions les plus insistantes viennent d’hommes mariés ou nouvellement divorcés. Pour elle, il n’en est pas question… Elle se sent coupable de tout ce qui arrive dans sa vie : pas d’homme, pas d’enfant, pas bien dans sa peau de femme, pas de grand avenir professionnel… L’horreur absolue!

Comme si ses sens s’éveillaient

Une session pour célibataires réunissant autant d’hommes que de femmes va rouvrir plusieurs fenêtres dans cette vie bloquée. D’abord, il y a trente personnes, et d’un seul coup un nouveau tissu relationnel à découvrir, une chance pour sortir de sa coquille. Trois à cinq heures de marche par jour dans un parc national des Alpes : l’effort physique, la beauté des montagnes, les odeurs du sous-bois, la fraîcheur des lacs font oublier les itinéraires habituels, assurent une stabilité extérieure qui allège les poids lourds intérieurs. Dès le premier jour, il est proposé que la première heure de marche soit silencieuse avec un texte biblique : même si ce n’est pas une « prière », Pauline prend le temps d’écouter les sonorités de la rivière et le chant des oiseaux, de s’émerveiller devant la flore multicolore, de sentir sous ses pas la douceur de l’herbe ou la rugosité des rochers… Des refrains d’enfance s’invitent à fredonner : Colchiques dans les prés, Pourtant, que la montagne est belle… Le fait de prendre en charge la cuisine, la vaisselle et la propreté de la maison pendant une semaine lui était apparu effrayant : « Des repas à plus de trente alors que je suis habituée à me faire des plateaux-repas pour moi toute seule… ». Mais, finalement, préparer à plusieurs, se donner des idées pour présenter, décorer, améliorer devient presque un jeu détendant, une façon de faire plaisir aux autres…

Elle n'est pas la seule à dire ses peurs

 Pauline apprécie le temps quotidien de rencontre par petits groupes de six sur un sujet précis permettant d’aborder les questions qu’elle se pose : chacun prend le temps d’écrire ce qu’il va dire, cela permet d’écouter mieux celui qui parle. Petit à petit dans le groupe, la qualité d’écoute s’approfondit, la parole personnelle devient plus engagée : elle peut aborder sa difficulté à s’accepter comme femme au milieu de ses trois frères et même les questions de sexualité; le fait de pouvoir d’abord en parler entre femmes lui permet de découvrir qu’elle n’est pas la seule à trouver les mots simples pour dire sa sexualité, son désir puissant de devenir mère, sa peur de s’engager dans la durée avec un homme… Elle entend les échecs, les ruptures et les aides possibles pour sortir de sa culpabilité que développe avec pudeur Catherine. C’est comme une bouffée d’oxygène. En reprenant son expérience avec elle pendant la marche dans la montagne, Pauline voit mieux comment elle peut se faire aider psychologiquement : ce n’est pas une tare d’aller chez le psy, ce n’est pas une fatalité d’être née dans une telle famille…

Elle a déjà une vraie fécondité

Elle perçoit mieux aussi ce qui est du domaine spirituel : comment elle est aimée par un Dieu qui la veut libre, comment elle peut répondre à cet amour de façon personnelle et non pas en ayant peur du regard des autres ou d’un Dieu scrupuleux… En reprenant  ’avant-dernier jour l’ensemble de la démarche avec son groupe de parole, elle perçoit qu’elle a bien un chemin à elle à inventer, qu’elle peut porter les événements de sa vie non plus comme un fardeau impossible à traîner, mais qu’elle peut se faire aider ; elle se rend compte qu’elle a déjà une vraie fécondité quand elle éveille les enfants de sa classe à la confiance et à la vie, même si elle a toujours une furieuse envie de porter des enfants en elle. Elle peut compter sur les autres pour passer les moments difficiles : un projet de se retrouver au réveillon de fin d’année, des adresses mail qui donnent des nouvelles, des récits bibliques ou textes poétiques qui donnent des mots qui ouvrent.

Quelque chose de léger

Le dernier jour, grande ballade de 6 heures. Le corps est plus léger et plus entraîné, il fait beau, le soleil avale les derniers nuages, tous les sommets se dégagent : le panorama est vraiment sublime avec la possibilité de voir très loin et de nommer des sommets ; c’est un vrai cadeau qui ouvre des horizons intérieurs. Pauline goûte ces moments simples où elle peut partager le pique-nique, prendre les photos, recevoir un geste d’amitié sans peur, échanger des regards en liberté. Bien sûr, il faudra redescendre de la montagne, reprendre le chemin de la maison, retrouver les enfants de l’école, les collègues… Mais il y a quelque chose de léger en elle, comme si elle avait retrouvé des sources. Elle retient dans son coeur cette phrase du poète portugais Fernando Pessoa : «Chacun de nous appareille vers lui-même et fait escale chez les autres» (Le Livre de l’intranquillité, Christian Bourgois, 1999).

Source : Croire.com
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commentaires

F
Je partage l'avis que vous avez exprimé dans la présentation à l'article que vous reproduisez içi dans votre blog.Notamment dans votre "conseil du jour", où vous insistez sur l'importance de péréniser les relations amicales que l'on peut être amener à avoir.Certes, sur ce point, ne pas les poursuivre peut venir de l'égoisme, ou alors comme vous le dîtes dans un tout autre sens, cela peut être par esprit de performance...Mais il y a aussi un autre point sur lequel je voudrais intervenir, et qui fait que parfois ces connaissances, ces relations amicales naissantes, ne se poursuivent pas. C'est notre éventuelle solitude et souffrance face à notre célibat, qui parfois aussi est plus que cela, c'est à dire une espèce d'impossibilité à intéresser les autres, une espèce d'impossibilité à la vie, aux liens. Je vais tâcher de m'expliquer là-dessus.Je ne voudrais pas encore me morfondre dans des thèmes trop sombres, je sais bien que ce n'est pas le but de ce blog, qu"il faut toujours être espérant. Mais ce que je veux dire, c'est que parfois, malgré notre bonne volonté, nous ne pouvons tisser de liens durables avec qui que ce soit. Notre célibat peut en être aussi une conséquence, la solitude,etc... Je veux dire que ce qui fait que l'on est seul, ce n'est pas forcément de l'égoisme ou par calcul, ca peut être malgré nous, ça peut être subit...J'ai déjà rencontré des gens comme cela, profondément seuls, profondément gentils et charmants, mais seuls, peut-être car dans nos sociétés, quelqu'un de gentil, calme, sans envergure évidente, ce n'est ni "cool" ni "classe" ni "intéressant" comme ami.Le celibat subit, la solitude subie, une absence d'amitié subie, c'est aussi une réalité.Que personnellement je vis depuis longtemps, pourtant je ne suis pas je pense ni égoiste, et en aucun cas je ne recherche des performances. Alors se sortir de tout cela c'est très compliqué, car on se retrouve vite dans un cercle vicieux, on en souffre, et puis on est alors plus que souffrance, et donc on ne renvoi de positif aux autres, et aors on se ferme soi-même.Dans mon cas, je m'en remets toujours à Dieu, avec espérance et amour, mais aussi parfois avec colère je le reconnais...Je lui demande "Mais pourquoi m'as-tu fais cela? Pourquoi as-tu mis en moi tout cet amour, pour ne me donner aucune possibilité de le vivre, de le partager,etc...?" Il est difficile de trouver un sens à sa vie quand on est tout le temps seul, et que le peut de rencontres amicales que l'on fait finit par vous rejeter et vous mépriser. Au final ça fait plus mal qu'autre chose, on se sent vide, inintéressant, inutile, transparent aux yeux d'autrui.Et oui ça fait mal de s'entendre dire "mais quand vas-tu te trouver une copine et te marier,etc...?", bon sang mais je ne demande que cela, mais voilà, ça ne vient pas en claquant des doigts, surtout avec les difficultés physiques que j'ai...trouver quelqu'un qui saches voir le coeur, l'aimer, et pas seulement l'apparence, et bien ce n'est pas gagné...!Donc il faut malgré tout essayer je sais bien de ne pas trop penser à tout ça, sinon on se sabote soi-même, on referme la porte et c'est finit...Toujours avoir l'espoir en Dieu, essayer envers et contre tous, essayer de ne pas (trop) se dénigrer malgré les échecs à répétition et l'image de soi que nous renvoi les autres (enfin les autres...ceux à qui on a affaire en tout cas)...
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C
<br /> Bonjour Flo, quel beau commentaire vous nous faites là! C'est magnifique ce que vous décrivez, parce que nous l'avons nous aussi ressenti à toutes les étapes de notre célibat : certains membres de<br /> l'équipe en sont sortis, d'autres y sont toujours, mais quels progrès nous avons fait tous ensemble! Toutefois, c'est facile de voir que vous sortirez de votre enfermement : avez-vous demandé à<br /> Dieu de vous libérer de votre célibat?<br /> <br /> Demandez-lui plusieurs fois, en priant, en demandant à l'Esprit Saint de trouver les mots justes, et même si vous ne les avez pas, de tâtonner jusqu'à faire la prière parfaite.<br /> N'enfouissez rien en vous, partagez votre douleur, le rejet que vous vivez, non dans l'affliction mais en demandant à comprendre ce qui vous arrive.<br /> <br /> Celles et ceux qui sont généreux de coeur, comme vous, aiment le partage : en leur parlant avec le coeur, ils ouvriront leur coeur aux vôtres, pour une amitié simple, une amitié durable, un amour<br /> partagé.<br /> <br /> Oui, vous êtes tout seul en ce moment, car les gens qui vous entourent ne sont pas généreux comme vous. Choisissez mieux, aller à la rencontre (si votre forme physique vous le permet) des hommes et<br /> des femmes qui aiment partager du temps, prennent le temps de parler et d'écouter. C'est le manque d'écoute et de partage qui fait souffrir les âmes généreuses, ou plus grave encore, l'écoute<br /> teintée d'un jugement négatif.<br /> <br /> En modifiant vous-même votre entourage personnel, vous verrez un changement intérieur apparaître. Ne soyez pas attentif à ce changement, vous vous en rendrez compte bien après. Allez de l'avant,<br /> sur notre chemin nous avançons.<br /> <br /> Un seul bémol, ce miracle prend du temps, des semaines et des mois entiers pour faire naître et sentir ce changement, parfois une année ou à peine plus. Ceci dit, cette lenteur est une douceur de<br /> Dieu : Il est là qui vous tient la main sur votre chemin.<br /> <br /> Demandez-lui d'être avec vous tout le temps ;) Vous ne serez plus seul dans votre coeur, et disponible pour faire les bonnes rencontres.<br /> <br /> Pour que la réponse soit complète (nous ne détenons pas la vérité, juste une expérience personnelle du célibat vécu dans la foi) : priez pour votre future épouse. Cela a l'air anecdotique de prime<br /> abord, mais en fait vos pensées iront vers elle. Un jour, vous la rencontrerez, vous saurez que c'est elle parce que vous la comprendrez et qu'elle vous comprendra. Peut-être arriverez-vous<br /> d'emblée à pardonner les erreurs, faux-pas et approximations du début, c'est un rythme à prendre, voilà tout! Cela occupera tout votre temps à vous deux ;)<br /> <br /> Question : accepterez-vous que votre promise soit dans la souffrance, avec ses blessures? Si oui, c'est la bonne voie pour guérir ensemble. Elle viendra avec son fardeau, différent ou semblable au<br /> vôtre, prenez tout et vous assisterez à sa transformation à vos côtés. Vous serez transformé vous aussi.<br /> <br /> <br />
B
Il faut offrir nos peurs et désespoirs, se confier tout entier au Seigneur, goûter tous les points de saveur, même petits, que nous offre la vie, et surtout : être serein, "dénoué"... alors la rencontre est possible... et redonne confiance en soi...Pour aider à continuer le rééquilibrage... peut-être aller relire aussi :http://ptitepart.over-blog.com/pages/Seattle_mai_2005-1550105.html et  http://celibataireschretiens.over-blog.com/article-32042320-6.html#comment44990173
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C
<br /> Mille mercis à PtitePart (alias Bongo ;) pour ce lien vers son blog... Lecture très réjouissante du Livre de Sirach ,<br /> tout à fait recommandé pour évoquer le célibat : le sujet est passionnant, c'est le temps de la préparation ou l'art de se poser les bonnes questions. Avouer que la solitude est pesante, ça vous<br /> libère d'un fardeau ! L'Eglise (catholique) s'intéresse peu à ce sujet, peut-être parce que ne pas être marié(s) est considéré à tort comme un acte d'égoïsme... La multiplication des divorces et<br /> des procédures de nullité de mariage religieux invitent à discerner pour concrétiser sa vocation au mariage.<br /> Par contre, à éviter : la surprotection de soi qui empêche tout lien de se créer dans la profondeur des sentiments. Pour s'engager, partager une petite part de soi-même est un début<br /> encourageant. La redondance est voulue ;)<br /> <br /> <br />

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  • : Célibataires chrétiens: en route vers le Mariage
  • : Ce blog apporte du sens sur la question du célibat des chrétiens/chrétiennes qui ont vocation à se marier religieusement et à fonder une famille chrétienne. Le blog répertorie les sites, les documents, propose la découverte de témoignages vécus sur le célibat chrétien non-consacré et apporte son grain de sel (de la Terre) sur cette question ô combien délicate. Frères et Soeurs, nous sommes plusieurs à vivre ce chemin de Vie qui nous fait franchir les difficultés pour mener au bonheur.
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